Pourquoi Cécile Helle joue gros dans ces législatives
Cécile Helle, maire PS d’Avignon est au cœur de l’attention politique à l’approche des élections législatives qui auront lieu le 30 juin et le 7 juillet prochain dans la 1ère circonscription du Vaucluse. En effet, à défaut de respecter les accords nationaux entre tous les partis de gauche qui ont positionné le militant antiraciste lyonnais Raphaël Arnault, candidat officiel du Nouveau Front Populaire, elle a décidé de pousser la candidature de Philippe Pascal, un candidat de gauche dissident. Ce choix stratégique n’est pas sans risques, à deux ans des municipales.
Engagée contre l’extrême droite
Cécile Helle est une personnalité influente de la gauche locale depuis plus de 25 ans. Face au risque de voir l’extrême droite prendre le pouvoir dans notre pays, elle ne s’est jamais défilée. Aussi, elle a souvent mobilisé toute son énergie pour éloigner cette perspective. Récemment, dès la nomination par LFI du candidat Raphaël Arnault, elle a exprimé sa désapprobation dans la presse locale et dénoncé avec force ce parachutage. Avec le sénateur socialiste, Lucien Stanzione, ils sont intervenus au niveau national au sein de l’appareil du PS pour faire retirer la candidature de Raphaël Arnault, sans succès…
Dès lors, elle a décidé de battre le pavé et de faire campagne pour « son » candidat Philippe Pascal, bien connu et respecté au delà même du spectre des militants de la gauche locale. Cet engagement est un soutien de poids pour ce dernier mais attention, il peut également mobiliser le camp des anti-Cécile Helle, déçus de sa politique en tant que maire. Cette élection législative pourrait ainsi se transformer en un référendum sur son mandat municipal, accentuant les divisions au sein de la gauche locale et augmentant les risques pour son avenir politique.
Le risque de la personnalisation du scrutin
Si Cécile Helle n’a pas choisi un candidat de sa majorité municipale plus expérimenté que Philippe Pascal pour affronter Raphaël Arnault, c’est parce qu’elle a sans doute perçu ce risque de personnalisation du scrutin. Ou parce qu’elle sait pertinemment qu’une victoire d’un élu de sa majorité permettrait l’émergence d’un nouveau leader au sein de son camp, fragilisant ainsi sa position.
Si Philippe Pascal échoue lors de ces législatives, la mobilisation personnelle et médiatique de Cécile Helle pourrait mettre en péril son leadership. Une défaite serait perçue comme un échec personnel et collectif de la majorité, affaiblissant sa position à l’approche des municipales de 2026.
De plus, une victoire de Raphaël Arnault, soutenu par La France Insoumise (LFI), renforcerait considérablement ce parti et ses dirigeants avec lequel Cécile Helle n’a jamais eu de réelles relations politiques. Elle a en effet eu du mal à travailler avec LFI, et cette victoire pourrait compliquer encore plus ses relations avec ce parti. Enfin, une victoire de Raphaël Arnault permettrait d’entrevoir d’autres possibilités d’accords politiques à gauche aux municipales à venir.
Ça passe ou ça casse
En somme, au-delà du parachutage contestable de Raphaël Arnault, l’engagement de Cécile Helle dans cette campagne est à l’évidence motivé par la cohérence de son combat contre l’extrême droite, mais il l’est également pour des raisons stratégiques et politiques personnelles.
Le scénario idéal pour Cécile Helle est une victoire avec panache de Philippe Pascal contre l’extrême droite. Cela renforcerait son leadership et la propulserait vers un 3ème mandat de maire, historique pour la gauche avignonnaise.
Crédit Photo : Ville d’Avignon
