Patrick Munini : « Roland-Garros, c’est toujours une expérience mémorable »

Une édition inédite de Roland-Garros s’est achevée avec une série de matchs incroyables, mettant en vedette certains des meilleurs joueurs et joueuses de tennis du monde. Patrick Munini, Président du Comité départemental de Tennis était présent. Il a accepté de répondre à nos questions.

Quels ont été les moments les plus marquants de cette édition 2023 de Roland-Garros ?

Parmi les moments les plus marquants, la finale féminine opposant Iga Swiatek à Karolina Muchova a été un véritable spectacle pour les fans de tennis. Le match a été serré et passionnant du début à la fin, se concluant finalement par une victoire de Swiatek avec un score de 6/2, 5/7, 6/4.

D’un autre côté, la finale masculine n’a été qu’une simple formalité pour Novak Djokovic, qui a facilement dominé le Norvégien Casper Ruud pour remporter le titre. Djokovic a démontré une fois de plus pourquoi il est considéré comme l’un des meilleurs joueurs de tous les temps, en exécutant son jeu avec une maîtrise impressionnante.

Les joueurs français n’ont pas vraiment brillé…

Le Président de la Fédération française de tennis (FFT), Gilles Moretton, a souligné le parcours décevant de Caroline Garcia chez les femmes, qui n’a pas réussi à convaincre. De plus, Gaël Monfils a connu une blessure au deuxième tour, mettant fin prématurément à son parcours prometteur. Néanmoins, de jeunes joueuses et joueurs français récemment promus ont fait des débuts très intéressants dans le tableau final, ce qui laisse entrevoir un avenir encourageant pour le tennis français.

Du côté masculin, Lucas Pouille, qui est sorti des qualifications, a franchi avec succès le premier tour. Cependant, Lucas Van Assche, Corentin Moutet et Arthur Rinderknech n’ont pas pu se qualifier pour les tours suivants, s’inclinant tous au deuxième tour.

Chez les femmes, Fiona Ferro a été éliminée dès le premier tour, tandis que Diane Parry et Estelle Jeanjean ont été éliminées au deuxième tour. Malgré ces résultats mitigés, il est important de souligner les efforts de la Direction technique nationale (DTN) pour promouvoir de jeunes talents français.

Arthur GEA, un junior du Vaucluse, a ainsi eu l’opportunité de participer au tournoi senior et a livré un match remarquable. Malheureusement, lors du tournoi junior, il a été éliminé au deuxième tour, son stress ne lui ayant pas permis de donner le meilleur de lui-même.

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Comment se fait-il que les joueurs français ne parviennent pas à figurer dans le Top 10 mondial durablement ? Y a-t-il un raté dans la formation et/ou le repérage des talents ?

Le principal défi du tennis, en particulier pour les jeunes joueurs, réside dans l’aspect mental. Bien que nos jeunes athlètes aient de bonnes compétences techniques, ils sont souvent fragiles sur le plan psychologique. Ces dernières années, un travail a été entrepris pour accompagner les jeunes dès l’âge de 8 ans. Cependant, ce processus, qui a débuté il y a environ 5 à 6 ans, a créé un vide au niveau de l’élite actuelle.

Aujourd’hui, la méthode consiste à laisser le jeune joueur dans son club, entouré de ses parents et de son entraîneur, sous la surveillance du conseiller sportif départemental, de l’âge de 8 à 11 ans. Ensuite, la prise en charge est assurée par la ligue jusqu’à l’âge de 17 ans, afin de lui permettre d’évoluer sur la scène internationale avec un entraîneur diplômé au niveau national. Si le joueur est vraiment talentueux, il est ensuite dirigé vers la Direction Nationale du Tennis (DTN) à Paris, avec l’accompagnement d’un professionnel.

Cependant, le constat est que ce problème persiste malgré ces efforts. Si l’on regarde l’exemple de l’Italie, des pays de l’Est, du Japon, de la Chine, tous ces pays ont proposé aux jeunes de choisir : se consacrer aux études ou au sport de haut niveau. Apparemment, cette approche fonctionne.

En France, les parents souhaitent que leurs enfants puissent concilier le sport et les études simultanément, ce qui complique les choses. Il est très difficile pour un jeune de se concentrer dans ces conditions. Beaucoup de personnes partagent cette idée, mais sa mise en pratique est complexe. Comment faire face à cette situation ? C’est là que réside le défi. Ces réflexions sont partagées par de nombreux professionnels du tennis. Malgré tout, nous gardons espoir en certains jeunes joueurs comme Arthur Fils ou Arthur GEA du Vaucluse, et d’autres qui démontrent des compétences prometteuses.

Parlez-nous de l’ambiance durant le tournoi.

Les matchs en soirée ont été très appréciés par les spectateurs, offrant une atmosphère unique et une expérience mémorable. Les courts de Roland-Garros ont été le théâtre de moments de tennis exceptionnels. Tous les billets ont été vendus pendant les 15 jours de compétition. Durant la première semaine, environ 100 000 spectateurs ont afflué chaque jour, tandis que la deuxième semaine a connu une légère baisse étant donné que tous les courts n’étaient pas ouverts au public.

Je rappelle que l’ensemble des courts à Roland-Garros peuvent accueillir au total plus de 32 000 spectateurs (PHILIPPE CHATRIER : 15525 spectateurs, SUZANNE LENGLEN : 10056 Spectateurs, SIMONNE MATHIEU : 5000 Spectateurs, Court N°14 : 2200 Spectateurs).

Tous les matchs à Roland-Garros sont particuliers, mais quand le court Philippe Chatrier est plein, il faut voir cette ambiance, c’est fantastique !