Paul Rondin : « Le Festival d'Avignon et le Forum ont une vision horizontale de la culture »
- 21 avril 2016
- Mathieu Gentile
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Le Forum d’Avignon 2016 vient de se dérouler à Bordeaux. Créé en 2007, le Forum d’Avignon est un laboratoire d’idées, un lieu de rencontres et d’expressions au service de la culture, de la filière culturelle et créative et du dialogue avec le monde économique et numérique.
Les organisateurs de cet événement innovent à l’occasion de ces 8ème rencontres internationales. En effet, cette année le forum a souhaité récompenser les projets les plus prometteurs pour la filière culturelle et créative à travers le Prix de la start-up culturelle.
Pour décerner ce prix, le jury était présidé par Véronique Morali, Présidente du directoire de Webedia et Fimalac Développement. Paul Rondin, le directeur délégué du Festival d’Avignon a participé à ce jury. Nous lui avons posé quelques questions…
62 candidatures, 5 nominés, un lauréat pour le prix du jury. Le choix a-t-il été difficile ?
Cela a provoqué des débats bien sûr mais aucun membre du jury n’a claqué la porte. Il a fallu peser le pour et le contre en fonction de trois paramètres à savoir la faisabilité économique, l’innovation et le développement culturel. Sans qu’il y ait totalement un consensus, cela s’est déroulé assez facilement.
Qu’est ce qui a motivé son attribution à Jamshake, plateforme musicale collaborative ?
Le Festival d’Avignon et le Forum ont une vision horizontale de la culture. La culture savante et populaire peuvent évoluer ensemble. Dans le cas de cette plateforme, les musiciens professionnels et amateurs mettent la technologie au service de l’artistique. Economiquement, cela peut tenir la route et se révéler fiable.
Cette jeune pousse bordelaise créée en 2014 sera accueillie à Avignon au sein de The Bridge, accélérateur du label French Tech Culture. Quels conseils lui donneriez-vous ?
C’est un projet qui rompt l’isolement des artistes, qui permet l’échange et faire ou ne pas faire des créations musicales au travers d’un vrai travail collaboratif. Cela pose toutes sortes de questions. Aujourd’hui, avec la diffusion de la musique par le numérique, il s’agit de faire bouger les lignes et de répondre aux grands défis, des droits d’auteur par exemple, surtout quand l’activité va marcher.
Conjuguant talent et avenir , le Forum a lancé cette année le prix de la startup culturelle. Quel est votre sentiment à l’issue de cette première édition ?
Ce grand rassemblement permet de lier les acteurs de la culture, de l’économie, des médias et du numérique et de mettre en avant des équipes jeunes. De même que le Festival d’Avignon mise sur de jeunes projets, le Forum est la vitrine des talents de demain. Aujourd’hui, il n’y a pas d’un côté les puissants et de l’autre les débutants. Ce prix symbolise cela, avec une horizontalité économique qui pourrait fonctionner.
Pour revenir à Avignon, le Festival cultive le numérique (French Tech Culture, jeu vidéo sur Shakespeare, application « Too see or not to see »). Peut-on parler d’évolution (ou d’autres choses) à l’orée de la 70ème édition ?
En 2013 avec Olivier Py directeur du Festival, Paul Hermelin président-directeur général de Capgemini, nous avons travaillé au projet French Tech Culture [labellisé en 2015, NDLR]. Le Festival de par son histoire, a toujours été précurseur. Le numérique est plus qu’une technologie, c’est une révolution culturelle. La question est de savoir si l’on subit ou si on est acteur. Notre responsabilité n’est pas de subir. Ce changement générationnel demande une prise en main collective.
Mathieu Gentile
Légende Photo : « Le numérique est plus qu’une technologie, c’est une révolution culturelle ». (Photo Cultureveille.fr)
- 21 avril 2016
- Mathieu Gentile
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